Sunday, December 9, 2012

Pourquoi les salariés français ont le moral à zéro

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Chaque année, le groupe de formation et de conseil, Cegos livre une enquête sur le climat social dans les entreprises. Ce jeudi 29 novembre, il présente l’édition 2012, réalisée, en septembre dernier, auprès de 1.300 personnes (750 salariés du privé et 550 agents de la fonction publique).

Le contexte de crise pèse sur le moral des salariés. En effet, dans le privé, plus de 1 sur 2 craint une réorganisation dans son entreprise. Et 70% anticipent un gel des salaires. Quant aux perspectives de formation, là encore, le mécontentement est patent : à peine 37% d’entre eux estiment que les évolutions métiers sont suffisamment accompagnées. Tout aussi alarmant, un quart seulement, considère que la dimension humaine est prise en compte dans les décisions stratégiques. Et plus de 70% trouvent que les directions ne sont pas suffisamment sensibles au climat social.

Renforcer l'égalité homme-femme

L’enquête met en lumière, par ailleurs, une forte attente de justice et d’équité. Preuve en est, parmi les vecteurs de paix sociale, l’encadrement du salaire des grands patrons arrive en tête, suivi par la nécessité d’augmenter le coût des licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices. Autre point important aux yeux des troupes, la nécessité de renforcer l’égalité hommes-femmes.

Lorsqu’ils sont plus précisément interrogés sur leur entreprise, les salariés sont, cependant, un peu moins sévères. Pour 2/3 des répondants, l’ambiance au sein de leur équipe reste plutôt bonne. La plupart d’entre eux se disent motivés (61%) et impliqués dans leur travail (77%).

L’appartenance à leur société progresse de 4 points puisque 56% se disent fiers de travailler dans leur entreprise. Pour plus de 69%, l’organisation de leurs horaires leur convient. Petit bémol toutefois, la grande majorité rêve de pouvoir faire du télétravail, encore largement sous-utilisé en France. Et ils sont beaucoup plus critiques quant à leur charge de travail : à peine 46% d’entre eux trouvent qu’elle est efficacement distribuée au sein de l’équipe.

44% des Français sont prêts à faire grève

Il n’empêche, l’enquête met aussi en valeur des risques importants de conflits. Dans le privé, 44% des personnes interrogées se disent prêtes à faire grève en cas d’insatisfaction importante, soit deux points de plus qu’en 2011. Ces mouvements de protestation pourraient prendre d’autres formes, notamment via les réseaux sociaux. Les directions ont donc tout intérêt à être vigilantes, surtout lorsque plus de deux-tiers des salariés sont dubitatifs ou carrément critiques quant à l’efficacité des actions des représentants du personnel.

Enfin, dernier enseignement, les managers sont beaucoup trop préoccupés par les fondamentaux business. C’est en tout cas, le sentiment exprimé par la base. A trop se focaliser sur la stratégie, ils sont moins à l’écoute de leurs équipes. A peine 45% des salariés trouvent, en effet, que leurs idées sont prises en compte par leur N+1. Et ils sont aussi peu à se sentir soutenus pas leur responsable hiérarchique.