Friday, December 14, 2012

Sit-in vendredi du Mcaf devant le Sénat français pour dénoncer Gérard Longuet

Le Mouvement citoyen algérien en France nous a envoyé le communiqué suivant.

Le sénateur de droite Gérard Longuet a eu un geste indigne comme réponse à la question de la reconnaissance du passé colonial. Le sénateur de droite Gérard Longuet a eu un geste indigne comme réponse à la question de la reconnaissance du passé colonial.

Le silence assourdissant et complice des autorités algériennes nous intrigue, nous ne pouvons laisser passer une insulte aussi grave à l'adresse de ceux qui se sont sacrifiés pour que nous vivions dans la dignité. Défendre aujourd'hui la mémoire de ces martyrs est un devoir. Nous ne pouvons laisser passer le geste indigne du sénateur de droite Gérard Longuet. Il y va de notre responsabilité de ne pas fermer les yeux devant un tel comportement de la part d'un élu français. C'est pour cela que nous appelons tous les citoyens à un rassemblement vendredi à 15 heures devant le Sénat français. Il faut que cesse le déni et le mépris.

L’utilisation de la révolution algérienne, de la guerre d’Algérie comme fonds de commerce dans les deux rives du Méditerraneé doit cesser, c’est honteux et indigne de sortir cette grave question et s’en servir juste avant chaque élection.

50 ans après, la page doit être tournée, mais sans la déchirer. Loin de tout esprit de haine, les faits doivent être reconnus pour permettre aux deux peuples de regarder vers l’avenir sereinement dans un climat de confiance.

La guerre d’Algérie c'était synonyme de tortures, exactions, viols, spoliation… Un passé douloureux. Le meilleur moyen d’oublier, c’est d’en parler lucidement et d’accepter de regarder son histoire en face.     

Pour notre part, le meilleur moyen de rendre hommage à nos martyrs, c’est de travailler à bâtir un pays démocratique et moderne comme le stipule le congrès de la Soummam. Toujours dans cet esprit de Novembre et de la Soummam, nous estimons qu'il est aussi temps de réconcilier les Algériens au lieu de les diviser !

Heureux les martyrs qui n’ont rien vu.

Tous ensemble vendredi 30 novembre à 15 heures devant le Sénat

Soyez nombreux pour défendre l'honneur et la mémoire de nos martyrs

Mouvement citoyen des Algériens en France

Le coordinateur

 

 

Ould Kablia promet d’en finir avec les marchés informels avant le ramadan

Le ministre de l'Intérieur va vite en besogne. Il annonce que déjà quelque 8000 commerçants informels seront intégrés dans le secteur formel avant la fin de l’année 2012.

Bientôt finis les marchés informels promet Ould Kablia. Bientôt finis les marchés informels promet Ould Kablia. Les ministres du gouvernement Sellal excellent dans la promesse. A chacun la sienne. A les entendre ils vont faire ce que tous les gouvernements réunis depuis l'indépendance n'ont pu réaliser. Souvenons-nous, en septembre, Amara Benyounes avait affirmé que les Algériens seront étonnés des changements qu'il va y avoir avant la fin de l'année. On attend toujours. Maintenant c'est le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia qui a affirmé mercredi que l’organisation des marchés informels sera "achevée" avant le ramadhan prochain.

"Concernant l’organisation des marchés informels, il est prévu qu’elle soit réglée avant le mois de ramadan prochain avec la réhabilitation et l’intégration avant la fin de l’année de quelque 8000 commerçants", a déjà pronostiqué M. Ould Kablia. Sans coup férir, il a ajouté que "28000 commerçants", pas un de plus ni de moins (sur quelle base il avance ce chiffre ? mystère) "seront également intégrés en 2013". Détail intéressant du premier chef de la police nationale : "le nombre de commerçants qui activaient dans l’informel s’élevait à 65000 commerçants". C'est dire que le premier flic a la maîtrise des chiffres et connaît le milieu de l'informel. Voilà qui nous rassure. 

Des marchés mobiles

L'idée du ministre pour annihiler l'informel qui gangrène le pays et nourrit la terrible économie souterraine ? La réalisation de marchés en constructions "mobiles et légères" et de "nouveaux locaux" ainsi que l’utilisation "des locaux relevant de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) et de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), situés au rez-de-chaussée des bâtiments". Des constructions à tout-va donc ! Le ministre ne dit pas où et comment construire 65000 commerces en quelques mois. Ould Kablia a confié que plusieurs marchés informels ont été éliminés avec consentement de ces commerçants, qui ont compris, a-t-il encore précisé, que "c’est dans leur intérêt d’exercer leur activité dans un cadre légal". Voilà le dossier de l'informel définitivement plié. Nous n'avons qu'à patienter encore jusqu'au ramadan. A moins que d'ici là on ait déjà oublié les projections du ministre qui sera passé à autre chose. 

Les parkings anarchiques

Voilà un sujet qui fâche les automobilistes, voire même les riverains de ces parkings privatisés. Le ministre observe que "la situation diffère d’une commune à l’autre et d’une ville à l’autre". Ce qui suppose du cas par cas, un traitement chirugical du département de l'Intérieur. Une étude est en cours concernant ce dossier. Il était temps, depuis toutes ces années que les automobilistes algériens de font tondre en toute illégalité sans qu'aucune autorité ait bougé le petit doigt !!! Perspicace, le ministre de l'Intérieur ajoute cette évidence : le règlement de ce problème nécessite, "une coordination entre les APC et les forces de l’ordre qui connaissent mieux les endroits qui nécessitent un tel ou tel dispositif de sécurité". 

Ould Kablia veut légaliser ces gardiens qui syphonnent les poches des chauffeurs algériens. Avec l'espoir de récupérer quelques subsides aux impôts. Ils auront des autorisations pour qu’ils accomplissent leur activité qui répondra à "un cahier de charge définissant les prix, les horaires et la responsabilité de ces personnes quant au vol et au détérioration des véhicules". Ces gardiens seront par ailleurs dotés d’une tenue spéciale et d’un badge, a encore précisé le ministre. Pour quand la réalisation de cette promesse ? Pas de réponse pour le moment.

Yacine K.

Pourquoi les Mittal n'ont pas peur des Français

Sur le même sujet» Florange : un repreneur serait prêt à investir 400 millions» Florange : la nationalisation du site est une option pour Hollande» Mittal : Boris Johnson se moque de la révolte de Montebourg 

"Ce serait génial d’avoir une image positive en France." Aditya Mittal nous reçoit à Londres dans son bureau du septième étage plongeant sur Berkeley Square. Oui, génial, "mais pas au prix de prendre les mauvaises décisions", poursuit le numéro deux d’Arcelor Mittal, au sourire ultrabright. Le message est clair.

Les Mittal, actionnaires à 41?% du groupe né de la fusion en 2006 de Mittal Steel et d’Arcelor, ne comptent pas se laisser intimider. Jamais rien ni personne n’a empêché Lakshmi, le père, et son fils, Aditya, de mener leurs opérations comme ils l’entendaient. Le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, peut bien les menacer d’une nationalisation, d’un contrôle fiscal "astronomique" : les Mittal ne rallumeront pas les hauts-fourneaux de Florange. L’"ogre financier" (dixit Montebourg) Lakshmi Mittal avait expliqué aux Français en 2006 qu’ils ne devaient "pas avoir peur de lui". Aujourd’hui, il prouve, en tout cas, qu’il n’a pas peur des Français.

Esprit de caste

Il est vrai que Mittal pointe au deuxième rang des fortunes britanniques, avec 16 milliards de dollars en poche. Les murs de son bureau, qui jouxte celui d’Aditya, sont tapissés de fort jolis tableaux. Ici, deux Fernand Léger. "C’est ma femme qui fait la décoration", se dédouane-t-il. Et le Picasso du palais familial de Kensington Gardens?? C’est elle aussi. Il y a également dans la collection des aquarelles de… Vanisha Mittal, sa fille, qu’il maria en 2004 entre Versailles et Vaux-le-Vicomte.

Fête mémorable, à 55 millions de dollars. "C’est une allégorie de la croissance de notre business?!" s’émerveille le patriarche en montrant les scènes traditionnelles de marché croquées par sa fille chérie. Voilà qui résume bien l’état d’esprit des Marwaris. Alain -Davezac, à Arcelor au temps de l’OPA et parti chez les Ruia, d’autres Marwaris, décrit ainsi cette sous-caste indienne de petits marchands émigrés du Rajasthan pour faire des affaires : "Toujours en famille et pour seul horizon, l’argent."

Assurance à toute épreuve

Résultat, chez ArcelorMittal, les Mittal sont partout. Lakshmi est président et directeur général, malgré sa promesse de ne pas cumuler les deux fonctions. Usha n’a plus de poste officiel, mais elle seconda longtemps son mari et fut administratrice jusqu’en 2004. Un ancien se souvient des conventions des cadres : "Elle s’asseyait à côté de Lakshmi et lui glissait à l’oreille son sentiment sur chacun de nous." Le fils, Aditya, 36 ans, est directeur financier et tient les rênes de l’Europe, en perte. Sa sœur -Vanisha, 32 ans, siège au board et assure la direction de la stratégie d’Aperam, spin-off d’ArcelorMittal, dont Lakshmi a gardé 41%.

Un esprit de caste qui donne une assurance à toute épreuve. Un partenaire le résume ainsi : "Ils pensent qu’ils ont la baraka et que rien ne pourra jamais leur arriver." C’est à partir de 1989 que Lakshmi, alors âgé de 39 ans, révèle sa vraie nature de joueur invétéré. Il tient alors depuis dix-huit ans Ispat, une petite usine d’acier montée en Indonésie avec son père, Mohan. Il en sort 300.000 tonnes par an (100 millions aujourd’hui). Le gouvernement de Trinité-et-Tobago lui propose alors de reprendre l’un de ses fournisseurs de fer, en perdition malgré les 400 millions de dollars d’investissement. Lakshmi fonce.

"Le Kazakhstan est devenu notre vache à lait"

En 1992, rebelote au Mexique. L’Etat privatise une unité où il a investi 2,2 milliards en pure perte. Même pas peur : Lakshmi signe encore. En 1994, le Canada, puis l’Allemagne. L’Europe de l’Est, sortie du giron soviétique, lui tend à son tour les bras. Lakshmi plonge : Roumanie, Ukraine… Sa plus grande difficulté?? Les syndicats. Déjà. "Dans une entreprise publique, chaque syndicaliste croit qu’elle lui appartient. Il faut changer leur état d’esprit. Et ce n’est pas simple."

Mais c’est au Kazakhstan que l’opération est la plus délirante. "Un moment vraiment fascinant dans ma vie", dit tranquillement Lakshmi. "C’était une décision folle et courageuse, mais qui s’est avérée très judicieuse." Il envoie un fidèle, Malay Mukherjee, s’installer à Temirtau, où l’autrichien Voestalpine et l’américain US Steel se sont déjà cassé les dents. Un ancien de l’acier en convient : "Personne ne voulait y aller, beaucoup trop risqué et mafieux, mais Lakshmi est gonflé."

Du jour au lendemain, il se retrouve à la tête d’une armée de 80.000 ouvriers kazakhs… et de toute la ville : 250.000 habitants et leurs infrastructures?! Son homme de main, Malay Mukherjee, est fier du résultat : "En trois ans, on est monté à 3,5 millions de tonnes, le Kazakhstan est devenu notre vache à lait."

Un groupe au bord du gouffre en 2000

Entre-temps, Aditya est entré dans la danse. Son père l’a appelé aux affaires un an tout juste après son diplôme. Le fiston en rigole : "Il me voyait tous les matins quitter la maison pour aller travailler ailleurs, au Credit Suisse. Cela devait le frustrer." Explication du père : "Je l’aimais tellement?!" Aditya, lui, se souvient : "Il savait que je voulais absolument travailler pour une société cotée. Lui n’en était pas totalement convaincu. Mais il m’a proposé de venir pour mener l’introduction en Bourse. Je ne pouvais pas dire non."

C’était en 1997, Aditya avait 21 ans. Ce faisant, il obtient de son père la première dérogation aux règles des affaires marwaries : il ouvre le capital d’Ispat. Pas fous, les Mittal en gardent 88?% et quelques actifs, dont le Kazakhstan, en or massif, dans un véhicule privé, LNM. Une proche de la famille précise : "De toute façon, aucun investisseur n’aurait parié sur Ispat avec le Kazakhstan."

C’est pourtant ce pari fou qui va sauver les Mittal de la banqueroute. En 2000, la crise pointe et le cycle de l’acier s’inverse. Aditya se rappelle : "44% de l’acier américain était en faillite. Et nous étions au bord du gouffre." Lui qui projetait de couler des jours tranquilles avec sa jeune épouse à Boston, pour y obtenir la consécration, un MBA à Harvard, n’hésite pas. "Je ne pouvais pas quitter l’entreprise dans une telle situation.

"Ils ont des couilles en bronze?!"

L’action est à 1 dollar, contre 27 en 1997. Philippe Capron, alors directeur financier d’Usinor, se souvient d’Aditya, ce gamin tentait de lui vendre 50?% d’une entité obsolète à Chicago, Inland Steel, achetée en 1998 deux fois trop cher. "Il n’a jamais montré son désarroi, alors qu’ils frôlaient la catastrophe. » Et de conclure : "Ils ont des couilles en bronze?!"

Car les Mittal n’ont peur de rien. « Surtout pas de jouer avec l’argent des banques », ajoute Philippe -Capron. Pour éviter la débâcle, Lakshmi et Aditya fusionnent Ispat avec LNM, le Kazakhstan et son milliard de dollars de cash. Mittal Steel est né. Et, la conjoncture aidant, les voici prêts pour un nouveau coup de poker. Cette fois, c’est Aditya qui part en chasse.

Sa proie : Arcelor. Le géant fabrique ce dont Mittal rêve : des aciers à haute valeur ajoutée dans les pays développés. Et fin 2005, les deux sociétés se battent pour une affaire ukrainienne, Krivoï-Rog. Mittal l’a emportée, mais, aux dires d’un proche des négociations, "il a payé 1 milliard de plus à cause des surenchères d’Arcelor". Un Mittal ne se fait pas extorquer. Aditya invite donc Guy Dollé, patron d’Arcelor, et Alain Davezac, son contact au sein du groupe européen, dans le palace paternel pour tâter le terrain. Le Français demande à réfléchir et quitte les Mittal dans la bonne humeur.

Une confiance aveugle

Deux semaines plus tard, le 25 janvier 2006, Arcelor rafle le canadien Dofasco au nez des Mittal. Lakshmi félicite Dollé au téléphone. Beau joueur?? Vingt-quatre heures après, il le rappelle : "Nous lançons une OPA hostile sur Arcelor demain." Totale surprise. Thierry Breton, alors ministre de l’Économie, s’en étrangle encore : "Ils n’avaient aucun plan stratégique?!" Les Mittal mettront six semaines à pondre leur projet industriel, mais seulement "quelques heures, en tête à tête, pour augmenter leur offre de 40%, se rappelle leur banquier de l’époque, Yoël Zaoui, et débourser 30 milliards de dollars pour Arcelor.

Ce faisant, les Mittal perdent une large part du contrôle sur la société issue de la fusion, passant à 45?% du capital. Une nouvelle entorse aux lois marwaries… Mais Lakshmi est prêt à tout pour son fils. Il l’admet bien volontiers : "J’ai toujours eu beaucoup de banquiers et d’avocats pour me conseiller, mais je n’aime pas trop les écouter. Chacun a ses propres intérêts, ses priorités. Alors qu’Aditya, je lui fais entièrement confiance."

Une confiance méritée. Deux ans après la fusion, en 2008, l’action ArcelorMittal vaut 100 dollars. Et la perte de contrôle est toute relative. "Les Mittal sont revenus sur toutes leurs promesses", déplore Thierry Breton. Malgré des gages visibles de transparence et de bonne gouvernance, Lakshmi et Aditya ont les pleins pouvoirs. D’anciens membres de la direction parlent d’un « conseil d’administration qui n’est là que pour applaudir le tandem Mittal ». D’autres évoquent le comité exécutif composé de « carpettes » dans « un régime de vassalité ». Des jaloux?? Sans doute. Mais l’influence grandissante d’Aditya auprès de son père transparaît. Lakshmi l’avoue : « Je ne peux pas m’entourer que de béni-oui-oui. Aditya est très indépendant et me défie. »

Car Aditya veut à son tour conquérir le monde. Lakshmi le charge des fusions et acquisitions. Il ne se fait pas prier. Mais n’a pas le flair paternel. Il investit dans des tas d’installations crapoteuses. Des mines, notamment, au Liberia ou au Canada. Les experts l’assurent : ils mettront dix ans à en tirer le premier centime. Mais rien n’arrête Aditya. En 2007, il mène 35 acquisitions… En 2008, il étudie un rapprochement avec le géant Rio Tinto. L’éclatement de la crise le stoppera net. ArcelorMittal est endetté à près de 30 milliards de dollars, qu’Aditya a financés à trop court terme.

En janvier 2009, les Mittal lancent une importante augmentation de capital qui leur fait perdre encore quatre points de contrôle. Un nouveau sacrifice de Lakshmi le Marwari sur l’autel d’Aditya l’apprenti… Aujourd’hui, ArcelorMittal porte encore 23 milliards de dettes et son cours de Bourse a été divisé par deux depuis trois ans.

Indien, il ne l'est que sur son passeport

L’Inde est aussi à inscrire au passif du rejeton. Car Mittal n’a d’indien que son passeport. Point de haut-fourneau dans son pays d’origine, pourtant promis à une consommation d’acier exponentielle. Des années qu’ils annoncent leur implantation à Karnataka, puis à Orissa et Jharkhand. Et puis… rien. Malay Mukherjee en donne son interprétation : "Ils n’ont pas été assez modérés. En Inde, il faut démarrer par les autorités locales, les habitants. Un accord gouvernemental ne suffit pas." Mais Malay s’est heurté à Aditya, partisan d’une entrée par le haut. Et Lakshmi a tranché. Mukherjee le fidèle est parti. "En très bons termes", dit-il. Bien qu’il se soit réfugié chez les Ruia… autres Marwaris qui font de l’acier en Inde.

Un ancien le craint : "Son admiration aveugle pour son fils pourrait le perdre." D’autant que Lakshmi, 62 ans, le promet à sa succession. Lorsqu’on lui pose la question, son large sourire se crispe : "Je resterai aux commandes aussi longtemps que le Conseil estimera que j’y suis utile." Discours corporate qui ne lui ressemble pas… D’ailleurs, vite, il ajoute : "Aditya ne serait pas un bon candidat. Il serait un candidat génial pour me succéder?!" Les Mittal ne doutent de rien. Surtout pas d’eux-mêmes.

 

Thursday, December 13, 2012

Conflits d’intérêts : Transparency International s’inquiète du silence de l’Assemblée

Statut pénal du chef de l’Etat, limitation du cumul des mandats, et modernisation de la vie publique française, le rapport Jospin remis ce 9 novembre 2012 aura fait couler de l’encre, un peu, quelques jours, et puis il s’en est allé retrouver ses prédécesseurs  :

Le rapport Jospin sur «  la rénovation et la déontologie de la vie publique  » comportait un chapitre prometteur sur la prévention des conflits d’intérêts, très peu commentée par la classe politique.

Un silence dont s’inquiète Daniel Lebègue, cet ancien haut fonctionnaire, devenu président de l’association anti-corruption Transparency International France (TIF). Dans une tribune publiée ce 27 novembre, il regrette que «  rien – ou presque – n’ait été dit sur la prévention des conflits d’intérêts. Pourtant, le rapport formule un ensemble de propositions ambitieuses.  »

Il met en avant parmi les mesures proposées  :

« La publication de déclarations d’intérêts, un renforcement des incompatibilités pour les ministres et les parlementaires et la création d’une autorité indépendante chargée du contrôle et du développement des bonnes pratiques déontologiques.  »

Après de nombreux scandales impliquant de graves conflits d’intérêts (amiante, Médiator), les organes d’évaluation sanitaire ont réalisé un effort de prévention (obligation de déclaration personnelle d’intérêts, PDF) contre ces situations nuisibles à la transparence de la décision publique. Désormais, le débat sur la déontologie de la vie publique se porte d’avantage sur l’encadrement et l’incompatibilité de certaines pratiques avec les fonctions parlementaires.

Lors d’un colloque organisé le 25 octobre 2012 à l’Assemblée et intitulé «  Moralisation : quelle contribution peut apporter le Parlement ?  », Transparency France a invité Martin Hirsch à illustrer sa position contre les conflits d’intérêts au sein du parlement. L’ancien ministre a dénoncé sans ambages les règles «  absurdes  » de l’Assemblée  :

« Un parlementaire ne peut pas être maître de conférence à l’Université mais il peut donner des consultations d’avocat à des entreprises privées, sans avoir à divulguer le nom de ses clients. »

Une dénonciation qui ravive une vieille querelle entre Martin Hirsch et Jean-François Copé, qui cumulait jusqu’en novembre 2010 ses fonctions politiques avec un statut d’avocat chez le cabinet d’affaires Gide Loyrette Nouel, représentant de compagnies françaises et internationales. Un poste qui rapportait à M. Copé 200 000 euros d’honoraires par an, selon Capital.

L’Assemblée élue en juin 2012 compte toujours 38 avocats. En terme de représentativité professionnelle, ce sont les élus issus de la fonction publique qui tiennent le haut du tableau avec une majorité de 53% à l’Assemblée nationale d’après une note [PDF] du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof).

Depuis plus de vingt ans, la modernisation de la vie publique et le besoin de renforcement de la transparence et de la déontologie sont au cœur du débat institutionnel français. Le vide juridique entourant la définition, la prévention et la sanction des conflits d’intérêts reste une constante de l’horizon politique national. Un laisser-faire qui maintient nos institutions dans une opacité des plus archaïques et dont les conséquences peuvent parfois conduire aux pires tragédies.

Ce manque de volonté politique n’est pas sans rappeler le débat parallèle sur le non-cumul des mandats également abordé par la Commission Jospin. En France, 82% des députés et 77% des sénateurs sont en situation de cumul. Une situation sans commune mesure en Europe où les cumulards représentent 3% au Royaume-Uni, 7% en Italie, 20% en Espagne, 24% en Allemagne d’après l’Ifrap. Dans une tribune publiée le 14 novembre 2012 sur Médiapart, trois députées PS estimaient que

« la représentation nationale n’est peut-être pas, étant juge et partie, la mieux à même de se prononcer sur une réforme la concernant ».

Pour Daniel Lebègue de Transparency International, il ne fait aucun doute que si les propositions du rapport Jospin venaient à être adoptées, en particulier celle sur la prévention des conflits d’intérêts, «  nous ferions, comme l’ont fait d’autres grandes démocraties, un pas de géant sur le chemin de la moralisation de la vie publique.  »

Il appelle de ses vœux à «  vaincre les résistances au changement  » pour mettre en place une réforme «  urgente  » afin de «  répondre à la crise de confiance des Français » et mettre un terme aux conflits d’intérêts les plus graves.

Médias : certains dopés sont-ils plus tricheurs que d’autres ?

L’Ukrainien Iouri Bilonog après son lancer victorieux aux Jeux olympiques d’Athènes, 18 août 2004 (Julie Jacobson/AP/Sipa)

Séisme dans le monde olympique. Cinq médaillés des JO d’Athènes, dont quatre en athlétisme, ont été contrôlés positifs. Ces cas, qui portent à 29 le nombre de dopés attrapés lors des Jeux olympiques 2004, amènent de nombreux observateurs à se demander s’il faut continuer à organiser une compétition polluée par la triche et qui donne un mauvais exemple à la jeunesse du monde entier.

L’Equipe couvre l’affaire en première page, les utilisateurs de smartphones ont été prévenus par une alerte et Jacques Rogge, président d’un Comité international olympique (CIO) harcelé par les journalistes, doit donner une conférence de presse dans l’après-midi.

Voilà ce qui aurait pu se passer mardi. La veille, la chaîne allemande WDR a révélé les noms de cinq sportifs contrôlés positifs à la suite d’analyses pratiquées ces derniers mois. Des substances qui n’étaient pas détectables à l’époque ont été retrouvées dans leurs urines grâce à ces nouveaux examens. Ils seront amenés à s’expliquer devant le CIO début décembre.

L’AFP a rapporté dès mardi matin les informations de la chaîne WDR, avec une réaction du CIO, qui ne souhaite pas « commenter des cas particuliers tant que ceux-ci ne sont pas terminés ».

Mais à moins d’avoir le fil AFP en perfusion, la nouvelle ne vous est sans doute pas parvenue. Aucun site internet, pas même ceux de L’Equipe et du Monde – ce dernier étant complet d’ordinaire sur le dopage –, n’a diffusé la dépêche. La source, une chaîne allemande, était-elle jugée peu fiable ?

La brève dans L’Equipe, 28 novembre 2012 (Clément Guillou/Rue89)

Ce mercredi, L’Equipe confirme l’information par le biais de son spécialiste olympique, Alain Lunzenfichter. Mais il faut aller en page 8 (sur 12) pour la trouver dans un entrefilet, à droite de la section biathlon.

Même chose dans les médias anglo-saxons : aucun grand journal ne rapporte, sur son site internet, la nouvelle de ces contrôles positifs. Quand au Monde, qui réclamait en 1998 l’arrêt du Tour de France cycliste, il ne s’est pas encore prononcé pour demander l’arrêt des compétitions de lancers en athlétisme.

Pourtant, parmi ces cinq dopés – selon L’Equipe, leurs échantillons A et B sont tous deux positifs –, quatre ont été médaillés dans des épreuves de lancers à Athènes :

La cinquième est la Russe Oleg Perepetchenov, médaillé de bronze en haltérophilie en 77 kilos.

Ces découvertes décrédibilisent de très nombreux podiums internationaux en athlétisme :

Tsikhan est aussi le deuxième meilleur performeur de l’histoire au lancer du marteau, trois fois champion du monde et médaillé de bronze aux Jeux de Pékin...avant d’être contrôlé positif.Iatchenko était championne du monde du disque à Paris en 2003, médaillée de bronze aux Jeux de Sydney.Krivelyova est une légende du lancer du poids, championne olympique à Barcelone et championne du monde à Paris, neuf fois médaillée en grands championnats.

Cette absence de traitement rappelle le peu de publicité fait aux nombreux cas de dopage durant les Jeux olympiques de Londres. Certains auraient pu faire les gros titres. Neuf athlètes ont été exclus des Jeux à quelques jours de la cérémonie d’ouverture ; le Français Hassan Hirt, spécialiste du 5 000 mètres, a subi un contrôle positif à l’EPO révélé après le début de sa compétition ; la championne olympique du lancer du poids, Nadzeya Ostapchuk, a été contrôlée positive lors de sa victoire.

Leur couverture a minima est à comparer avec celle dont pâtissent les contrôles positifs sur le Tour de France ou les affaires de dopage présumé qui ne débouchent sur rien.

Décidément, les dopés ne sont pas tous traités de la même façon. Et cette fois, les fédérations n’y sont pour rien.

Laurent Berger-François Chérèque : cherchez les 7 différences

Sur le même sujet» Chérèque: "il faut taxer le capital"» François Chérèque refuse de devenir "Dieu le père" 

Le passage de relais a eu lieu mercredi soir. Le bureau national de la CFDT a élu Laurent Berger, 44 ans, pour succéder à François Chérèque, 56 ans, à la tête d’un des deux plus gros syndicats de France, avec 860.000 adhérents.

Leurs points communs ont été maintes fois décrits : même vision du syndicalisme - du terrain et des réformes-, même proximité avec l’ex-patronne de la CFDT Nicole Notat, même caractère chaleureux, même dose d’humour… Mais quels sont leurs différences ? "30 kilos", répond le baraqué Chérèque. "Challenges" en a trouvé sept autres. 

1/ Les origines familiales

Laurent Berger, 44 ans, est issu d’un milieu populaire. Son père était soudeur aux chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire et sa mère auxiliaire de puériculture. François Chérèque, 56 ans, lui, est tout à la fois fils d’ouvrier et fils de ministre. Son père, Jacques Chérèque, était sidérurgiste à l’usine de Pompey, en Meurthe-et-Moselle, avant de devenir numéro 2 de la CFDT puis ministre délégué à l’Aménagement du territoire sous le gouvernement Rocard.

2/ Les idées politiques

"Laurent Berger ce n’est pas François Chérèque, il est plus proche de la tradition ouvrière", analyse Stéphane Lardy de FO. Il a en effet été responsable de la Jeunesse ouvrière chrétienne (Joc). Au Medef, Benoît Roger-Vasselin qui a négocié avec Laurent Berger les contrats de génération dit de lui : "On le décrit plus à gauche et un peu plus revendicatif que François Chérèque, mais il est aussi plus attentif dans la forme, moins brut de fonderie. Et ils ont en commun une vraie loyauté." Le nouveau secrétaire général est aussi très sensible aux idées écolo.

3/ Le recours à la langue de bois

"J’ai du mal avec le Français", rigolait François Chérèque il y a quelques années, faisant allusion à ses problèmes de syntaxes et d’élocution. Mais plus les années ont passé, plus il s’est affranchi de la langue de bois pour parler librement. En revanche, plus la pression a augmenté sur les épaules de Laurent Berger, plus il a brillé dans l’utilisation de la langue de bois. Mais pour ce syndicaliste, habituellement franc du collier, cela pourrait n’avoir qu’un temps.

4/ Les relations avec la CGT

Entre François Chérèque et Bernard Thibault, il y a eu des hauts et des bas. Une période glaciale a suivi la réforme des retraites de 2003 approuvée par la CFDT au grand dam de la CGT. Ensuite, la réforme de la représentativité syndicale en 2008 puis la lutte contre la nouvelle réforme des retraites en2010 ont fait croire à un grand amour. Et de nouveau les relations se sont distendues quand des membres de la CGT se sont rapprochés de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle ou quand, à la rentrée, Bernard Thibault a reproché à la CFDT d’être trop proche du Medef.

Le changement de génération pourrait réchauffer les relations. Thierry Lepaon, 52 ans, prendra les rênes de la centrale de Montreuil au Congrès de mars. Même si les relations entre les deux centrales ne sont pas qu’une affaire de personnes, son caractère plus convivial pourrait contribuer à de bonnes et fructueuses relations avec Laurent Berger.

5/ Le sujet qui les touche le plus

En tant qu’ancien éducateur spécialisé, François Chérèque se dit sensible à une certaine forme d’exclusion – les salariés handicapés ou atteints de maladie -, mais il fait partie d’une génération relativement peu confrontée à la précarité salariale. A l’inverse, Laurent Berger a connu le chômage et, surtout, a travaillé dans une association d’insertion à Saint-Nazaire. Il devrait alors prendre davantage en compte la fracture salariale : entre ceux qui bénéficient du nouveau graal qu’est devenu le CDI et ceux qui enchaînent contrats précaires et périodes de chômage.

6/ Le mode de communication

"Les réseaux sociaux, je ne suis pas dedans", reconnaît François Chérèque. Charge à Laurent Berger, plus à l’aise avec les dernières technologies numériques, de faire évoluer la communication de la CFDT. "Inévitablement, avec le changement de génération, il y aura un changement de style", constate le plus âgé.

5/ Leurs préférences sportives

L’un est fan du ballon ovale. Tous les lundis matin, l’humeur de François Chérèque dépend en effet des scores des matchs de rugby du week-end et surtout de celui du club de Grenoble, dirigé par son frère Marc. L’autre, qui déjà a un caractère plus égal, en pince davantage pour le foot.

 

Les retraites des profs du privé amputée dès janvier 2013 ?

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Haro sur les retraites des 140.000 enseignants du privé sous contrat. A compter du 1er janvier, le ministère de l’Education Nationale compte remanier en profondeur leur régime additionnel. Conséquence immédiate : une perte de revenus qui pourra représenter jusqu'à la moitié de la pension versée par cette caisse (APC-retraite).

Exemple. Un professeur certifié au 11e échelon (2.360 euros nets de salaire), qui bénéficie de la totalité de ses droits à la retraite touche aujourd’hui 200 euros de retraite additionnelle. Avec la réforme, il percevrait 100 euros de moins. Sur une retraite d’environ 2.000 euros, la différence est sensible. "Dans certains cas, le manque à gagner peut aller jusqu’à 200 euros", relève la CFE-CGC.

Des enseignants qui ont le statut d'agents de l'Etat depuis 2005

La raison ? Une caisse de retraite déficitaire avec un risque de cessation de paiement en 2019. La réserve de 270 millions d’euros qui permet de combler le déficit s’épuisera à cette date. C’est la Cour des comptes qui a tiré la sonnette d’alarme et a demandé, en octobre dernier, au ministère de l’Education Nationale et à celui des Affaires Sociales d’apporter des réponses concrètes au déséquilibre de cette caisse de retraite.

Depuis la loi Censi de 2005, les enseignants du privé sous contrat ont le statut d’agent de l’Etat. Cette loi prévoyait donc un complément de retraite afin que les pensions du privé rattrapent en 20 ans, celle du public. A ce jour, la retraite additionnelle offre une prime de 8% sur la pension de base. En 2015, elle devait passer à 9% puis 10% en 2020. Une grille qui est aujourd’hui totalement remise en cause.

Le 26 octobre dernier, Frédéric Guin, directeur des affaires financières du ministère de l’Education recevait l’intersyndicale des enseignants du privé. Il proposait d’arrêter à 8% la prime sur la pension de base et "donc de ne pas aller jusqu’au 10% prévu pourtant dès le départ par la loi Censi", s’étonne Luc Viehé secrétaire général du SPELC, syndicat des enseignants du privé.

Un syndicat favorable à une hausse des cotisations 

A cela s’ajoutait un train de mesure comme le gel des pensions, la non prise en compte des droits gratuits et enfin une hausse des cotisations de retraite de 0,1% à la charge de l’Etat et de 0,1% à la charge des enseignants. "Nous avons bien conscience que notre régime est déficitaire", relève Luc Viehé qui préfèrerait une augmentation des cotisations de 1,5% en échange de la suppression des autres mesures.

Une nouvelle réunion doit se tenir jeudi 29 novembre en présence de Bernard Lejeune conseiller de Vincent Peillon. "Le ministère prend en otage les enseignants du privé en voulant passer en force", s’alarme l’intersyndicale qui rappelle avoir été prévenue le 26 octobre de cette situation qu’il faudrait corriger au 1er janvier. "Ils pensent, à tort, que nous sommes une population sans risque et disciplinée", note Luc Viehé. L’enseignement privé scolarise plus de 2,1 millions d’élèves en France.

 

Censure : RSF veut dissuader en publiant les contenus interdits

« Nous combattons la censure » : comme un mantra qu’on répète pour démontrer sa détermination à l’adversaire. « We fight censorship », c’est le nom d’un nouveau site lancé par Reporters sans frontières (RSF). Un nouvel outil au service de la liberté d’information.

En ligne depuis ce mardi matin, We fight censorhip est conçu comme une arme de dissuasion. Il publiera en effet des contenus interdits, censurés ou qui ont valu des représailles à leurs auteurs. Christophe Deloire, directeur général de RSF :

« Si vous êtes un pouvoir, d’Etat ou sous une autre forme, et que vous voulez empêcher la diffusion d’une information, on fera en sorte, précisément grâce à la publication de cette information et aux relais qu’elle recevra, de lui donner un écho encore plus grand, qui devrait vous dissuader d’exercer la censure. »

Cette dissuasion repose sur deux piliers : la diffusion massive de l’information par des « sites miroirs » et « l’effet Streisand ».

Grégoire Pouget, chef de projet à RSF, explique que « le site a été taillé pour être copié » :

« Bloquer un site, c’est très simple. Par contre, en bloquer dix, quinze ou vingt, c’est beaucoup plus compliqué. L’idée, c’est que n’importe qui puisse créer une copie du site, pour que l’information soit diffusée par capillarité.

Un site sera peut-être bloqué, mais entre le moment où l’information est diffusée et le moment où elle atteint des autorités qui veulent la censurer, le message est passé. Et l’information est toujours présente ailleurs. »

Un tutoriel est accessible sur le site, afin que chaque « Netcitoyen » puisse, lui aussi, « combattre la censure ». RSF fournira aux internautes qui le désirent les scripts permettant de dupliquer le site, dont les failles ont été testées par un groupe de hackers. Le recours à des sites miroirs pour limiter les possibilités d’attaques n’est pas nouveau. Grégoire Pouget :

« Ce qui est nouveau, par contre, c’est qu’une ONG connue comme RSF utilise ce moyen. »

La pratique fait immanquablement penser à WikiLeaks. Mais RSF assure que leur démarche ne lui ressemble en rien : tous les contenus publiés seront choisis par un comité éditorial, après des recherches sur les informations et leurs auteurs grâce à un réseau de 150 correspondants dans 130 pays, et accompagnés d’un texte de contextualisation. Aucun « document brut » ne sera mis en ligne.

En revanche, We fight censorship diffusera des contenus jamais publiés ailleurs.

L’intégralité de la conférence de presse de présentation de wefightcensorship.org

Interventions en vidéoconférence de journalistes, dessinateurs de presse et blogueurs étrangers victimes de censure

C’est le principal espoir que Reporters sans frontières place dans ce projet : plus on cherche à dissimuler une information, plus les internautes veulent y avoir accès. La censure entraînerait donc, malgré elle, la propagation des informations « indésirables ».

Le phénomène porte le nom de la chanteuse américaine Barbra Streisand. En 2003, celle-ci avait attaqué le site Pictopia.com, qui avait publié une photo aérienne de son domicile. Les internautes s’étaient alors massivement rendus sur le site : 420 000 visites en un mois.

Pour Chistophe Deloire, l’objectif ultime de RSF est de rendre la censure « caduque » :

« On cherche à rompre l’équilibre selon lequel Internet est à la fois un formidable outil de libération et un redoutable outil de contrôle. Il est nécessaire que l’aspect libération l’emporte. »

Il est également possible de proposer, pour publication sur la plateforme, ses propres contenus, de manière anonyme et sécurisée. Avec ce projet, RSF est par ailleurs dans « une logique pédagogique » : un « kit de survie numérique » est disponible, où il est question de VPN (réseau privé virtuel), de confidentialité des e-mails et de cryptage de fichiers.

Lucie Morillon, directrice de la recherche et des nouveaux médias chez RSF :

« Nous avons l’intention d’en faire un site porté par les internautes, qui pourront dupliquer le site, diffuser l’information sur les réseaux sociaux, proposer la traduction de contenus dans des langues rares... »

Reporters sans frontières rappelle que 155 journalistes et 130 Netcitoyens sont en détention dans le monde. Dans son dernier classement de la liberté de la presse, l’Erythrée, la Corée du Nord et le Turkménistan étaient bons derniers. la France, elle, occupe la 38e place.

Bataille de l'UMP : le groupe Fillon refuse l'ultimatum de Copé

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La 11e journée de bataille à l'UMP continuait d'apporter, mercredi 28 novembre, son lot de rebondissements. Jean-François Copé a en effet affirmé sur Europe 1 que "les conditions" pour l'organisation d'un référendum interne à son parti, n'étaient "pas réunies", après la publication, ce mercredi matin, au JO, de la déclaration du groupe Rassemblement-UMP de François Fillon. "La ligne rouge a été franchie, j'en tire les conséquences". "Désormais, je ne vais plus être que le premier opposant à François Hollande" et "je le dirai tout à l'heure au bureau politique" de l'UMP, a également affirmé Jean-François Copé, en regrettant "le spectacle lamentable qu'on offre aux Français".

Le maire de Meaux avait proposé mardi à François Fillon, qui lui dispute la présidence de l'UMP, l'organisation d'un référendum interne pour demander aux militants s'ils voulaient revoter pour élire leur proposition. En échange, il lui avait demandé de renoncer à créer un groupe dissident à l'Assemblée.

En milieu de journée, François Fillon a tenté de tempérer promettant que dès accord sur "les modalités d'un nouveau vote" à l'UMP, le groupe qu'il a constitué à l'Assemblée réintégrerait le groupe UMP originel et que serait mis fin "aux procédures judiciaires en cours". Sans pour autant prononcer le mot de référendum.

Sarkozy "atterré"

Les deux prétendants à la tête de l'UMP s'étaient rencontrés mardi à la demande de l'ancien président Nicolas Sarkozy, "déterminé", selon son entourage, à "préserver l'unité de sa famille politique". Une désillusion pour l'ancien président, "atterré" par "le spectacle de divisions et de désordre", selon Brice Hortefeux.

Henri Guaino, député UMP et pro-Copé, a qualifié sur i>TELE de "faute morale" la publication au JO de la déclaration du R-UMP de François Fillon.

Egalement député UMP mais pro-Fillon, Christian Estrosi a affirmé, lui, sur Europe 1: "nous restons sur la même position, que les militants puissent de nouveau voter". Le nouveau groupe de François Fillon, a-t-il dit par ailleurs, "nous permet de nouveau de faire de la politique".

Copé et 50 députés réclament le retrait du groupe dissident

Jean-François Copé a demandé ce mercredi à son rival François Fillon de retirer son groupe dissident à l'Assemblée nationale, le R-UMP, mercredi avant 15H00, se basant sur une demande en ce sens de 50 députés dont Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire.

"J'ai observé que Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet comme d'ailleurs beaucoup de nos amis (...) demandent à François Fillon avant 15H00 de retirer son groupe dissident, je pense que c'est la sagesse", a déclaré le président contesté de l'UMP lors d'un point presse au siège du parti.

Les 50 députés signataires de cet appel affirment "vouloir défendre l'unité de notre groupe et de notre famille politique". "Nous avons un seul objectif: remplir notre rôle d'opposant au gouvernement socialiste et bâtir un projet pour les Français", disent-ils.

Le groupe Fillon "ne cède pas aux ultimatums"

Jérôme Chartier (pro-Fillon) a affirmé par la suite que le groupe de députés fillonistes R-UMP "existera tant qu'il n'y aura pas les conditions d'un revote" militant pour la présidence de l'UMP, rejetant ainsi l'ultimatum fixé par Jean-François Copé pour sa dissolution.

Le député s'exprimait à l'issue d'une réunion du groupe R-UMP, au cours de laquelle, selon un participant, François Fillon a rejeté l'ultimatum de son rival : "On ne cède pas aux ultimatums chronométrés de qui que ce soit", a dit l'ex-Premier ministre.

Le groupe UMP au Sénat réclame un nouveau vote des militants

Le groupe UMP au Sénat, à majorité filloniste, a de son côté demandé "à l'unanimité que de nouvelles élections soient organisées" pour la présidence du parti, un certain nombre de sénateurs copéistes préférant s'abstenir, a-t-on appris auprès du sénateur Gérard Longuet.

Les sénateurs UMP ont tenu dans la matinée une réunion qui a regroupé 70 personnes, à laquelle était présente François Fillon.

Jacob propose une commission paritaire avant un référendum

Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, proche de Jean-François Copé, s'est prononcé pour la mise en place "sans délai" d'une commission "indépendante", composée à parité de pro-Copé et de pro-Fillon pour organiser un référendum interne au mouvement.

"Je pense qu'il faut sans délai mettre en place une commission paritaire indépendante en charge de l'organisation du référendum que nous appelons de nos voeux. Simultanément, il est indispensable que chacune et chacun d'entre vous se retrouvent dans un groupe UMP uni et rassemblé", a écrit Christian Jacob aux députés UMP.

Les pro-Fillon restent rattachés financièrement à l'UMP

Malgré l'âpre passe d'armes entre les sympathisants de François Fillon et ceux de Jean-François Copé, les députés pro-Fillon ont décidé à l'unanimité de rester rattachés financièrement à l'UMP, a indiqué l'un de leur porte-parole Jérôme Chartier.

"Nous sommes tous membres de l'UMP aujourd'hui, nous sommes tous membres de l'UMP demain. Ceci n'a jamais été mis en question", a-t-il certifié.

La veille, un député filloniste, Lionel Tardy, avait assuré que les députés R-UMP voulaient geler la part de financement public qu'ils rapportent chacun chaque année à l'UMP, jusqu'à l'organisation d'un nouveau vote. D'après lui, cela concernait 69 députés pour une somme de 37.000 euros par an et par député.

Début de révolte de la base

Six fédérations UMP départementales de l'est de la France vont consulter leurs adhérents sur une motion appelant à "l'union", a annoncé Damien Meslot, député du Territoire de Belfort, pour qui il s'agit de "la révolte de la base contre la guerre des chefs". "C'est la base qui est en train de se révolter contre la guerre des chefs, ni plus, ni moins", a déclaré Damien Meslot.

La motion commune qui sera proposée "est partie à la suite de l'appel de Xavier Bertrand pour un comité des sages" à la mi-journée, a expliqué Damien Meslot, "elle s'est étendue à trois des quatre fédérations de Franche-Comté et à trois autres fédérations", soit "environ 15.000 militants".

Ce texte demande "la création d'une commission des sages conformément à l'article 36 des statuts de l'UMP", que cette commission "organise une nouvelle élection" et que le groupe dissident Rassemblement-UMP "se rallie au groupe UMP" à l'Assemblée nationale.

"On a l'impression qu'il y a 30 excités à Paris, devenus complètement fous, alors que les 330.000 militants de l'UMP souhaitent que l'on sorte de cette situation", a poursuivi Damien Meslot. "On ne veut entendre parler ni de Copé ni de Fillon mais d'une UMP unie !", a-t-il conclu.

(Avec AFP)

Retrouvez le récit de la journée de mardi.

Wednesday, December 12, 2012

Mort d’Izraelewicz : Télérama retire des passages critiques de son article

Le directeur du journal Le Monde, Erik Izraelewicz, est mort subitement mardi des suites d’un malaise.

Télérama, qui appartient au groupe Le Monde, a publié dès mardi soir une première nécrologie sur son site web. L’article a déplu, puisque certains passages, légèrement critiques et distants vis-à-vis du bilan d’Erik Izraelewicz à la tête du Monde, ont disparu pendant la nuit.

Selon la première version de l’article, mise en ligne dans la soirée (qui était encore visible il y a peu et dont nous avons fait une copie) :

« Effacé, Erik Izraelewicz a cependant eu du mal, pendant ces presque deux ans, à s’imposer face à une rédaction qui lui reconnaissait ses qualités de journaliste, mais lui reprochait son manque d’autorité. Récemment encore, les problèmes de management avait été l’objet d’un communiqué interne. »

Ce mercredi matin sur le site, ce passage a disparu.

Autre disparition, la « chute » de l’article :

« Elle laisse aussi une place vacante, qui ne pourra le rester longtemps. Une place aussi convoitée que complexe, à l’heure où la presse quotidienne traverse une crise grave. »

Dans la première version de l’article, Erik Izraelewicz est « réputé strauss-kahnien ». Plus de trace de ses sympathies politiques dans la version mise à jour.

Enfin, l’article initialement publié était signé par Emmanuelle Anizon, chef du service « médias » de Télérama. Sa signature a disparu de la version actuellement en ligne.

En commentaire sous l’article, la rédaction en chef de Télérama donne une première explication :

« La direction de Télérama a en effet décidé de couper une partie de l’article, considérant qu’il n’était pas opportun d’établir ainsi à chaud un bilan de la direction éditoriale d’Erik Izraelewicz. »

Contactée, la rédaction en chef de Télérama n’a pas donné suite à nos appels.

Street art : Banksy, Invader, Miss.Tic et compagnie exposés à Paris

Les trublions, provocateurs, contestataires et amateurs d’art urbain ont établi leur nouveau quartier général à l’Adresse Musée de La Poste (Paris, XVe arrondissement). L’exposition « Au-delà du street art » réunit jusqu’au 23 mars 70 œuvres de onze « street artists ».

Horreur ! Sacrilège ! Exposer dans une galerie, n’est-ce pas la négation du mot « street » ? Les puristes feront une attaque, mais en attendant, les organisateurs ont tenté le coup et le résultat est plutôt probant.

Exposition « Au-delà du street art »

Pas question ici de mettre en valeur une énième fois le graffiti, ni de présenter les acteurs majeurs du mouvement. Chacun des artistes exposé incarne avant tout une vision originale de cet art contemporain multiforme par essence.

Une fois la première salle passée et le traditionnel hommage aux pionniers du genre évacué (Gérard Zlotykamien, Ernest Pignon-Ernest, Blek le rat...), le visiteur aura tout loisir de se plonger dans la multitude des supports, des techniques et des messages que peut compter l’art urbain contemporain.

La diversité  : critiques facétieuses pour Banksy, affiches de propagande pour Shepard Fairey, mosaïques pixelisées pour Invader, découpages façon dentelle de Swoon... A défaut d’être exhaustive, l’exposition constitue un tour d’horizon du street art qui devrait ravir tant le passionné que le novice ; des œuvres sur mesure  : six des onze artistes présents (C215, Miss. Tic, L’Atlas, Ludo, Rero et Vhils) ont réalisé une œuvre spécialement pour l’événement. S’y ajoute ajoute une immersion supplémentaire dans leur univers grâce à des reconstitutions miniatures de l’atelier de certains artistes ainsi que des vidéos de ceux-ci au travail ; une tête d’affiche alléchante  : retrouver sous une même bannière Fairey, Banksy et Invader, grandes figures du street art des vingt dernières années, c’est un peu Noël avant l’heure. Les amateurs du film de Banksy « Faites le mur » seront comblés ; la France se met à jour  : alors que les expos sur l’art urbain fleurissent dans toutes les capitales (Londres en 2008, Etats-Unis en 2011, République tchèque, Belgique et Finlande en 2012), Paris était à la traîne. Un paradoxe que l’expo s’attache à réparer, redorant un peu le blason de l’un des territoires les plus prolifiques en la matière.Une expo très franco-française : avec seulement quatre artistes étrangers sur les onze exposés, le panorama dépasse difficilement le cadre hexagonal. Diversité des styles oui, diversité géographique on repassera ; seulement 70 œuvres  : une petite heure suffit amplement à faire le tour de la galerie. Mais on peut difficilement blâmer les organisateurs de l’exposition compte tenu de l’espace limité et des difficultés techniques (transport, support..) que représente la réunion de ces œuvres ; des oublis gênants  : on comprend la volonté des organisateurs d’explorer les formes moins connues du street art, mais le graffiti est trop fondateur du genre pour que son absence passe inaperçue. De même, le détournement d’objets de rue manque à l’appel.

Vous l’aurez compris, il y a plus de points positifs que négatifs. « Au-delà du street art » offre un beau panorama sur un mouvement vieux 40 ans mais toujours trop méconnu.

L'Adresse Musée de La Poste, 34 boulevard de Vaugirard, 75015 Paris, 01 42 79 24 24 - du lun. au sam. 10h-18h, 1er jeudi de chaque mois jusqu'à 20h, fermeture dim. et jours fériés) - plein tarif : 5,00€, tarif réduit : 3,50€.

Le Sénat corse l'addition pour la redevance TV à 131 euros

Le Sénat a adopté mercredi 28 novembre un amendement de David Assouline (PS) au projet de budget 2013 augmentant de 2 euros la redevance TV, à 131 euros, en plus de la hausse de 4 euros déjà prévue.

L'amendement présenté au nom de la commission de la Culture a été voté avec l'avis favorable du gouvernement par l'ensemble de la gauche sénatoriale PS, CRC (communiste), Ecologistes, RDSE (à majorité PRG). L'UMP et les centristes ont voté contre.

La redevance est actuellement de 125 euros. L'augmentation de 4 euros a déjà été approuvée par les députés le 22 octobre. Celle de deux euros supplémentaire doit rapporter 50 millions d'euros à France Télévisions.

Une dotation publique de 2,45 milliards d'euros

Cet amendement risque toutefois de disparaître avec le rejet probable de la première partie du PLF (recettes) et donc de l'ensemble du projet de budget.

Les députés PS auraient encore l'option de le reprendre lors d'une nouvelle lecture à l'Assemblée nationale.

La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, s'était prononcée le 29 octobre en faveur de cet amendement qui permettrait d'atténuer la baisse des ressources publiques de France Télévisions.

Le groupe audiovisuel public (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô) sera confronté l'an prochain à une baisse des dotations publiques de 85 millions d'euros, à 2,45 milliards d'euros, pour un budget total de 3,733 milliards d'euros.

Son président, Rémy Pflimlin, a averti que cette coupe des dotations, ajoutée à un marché publicitaire en recul, entraînerait un déficit de 80 à 100 millions d'euros en 2013 pour France Télévisions.

(Avec AFP)

La dangereuse dérive de l’inflation en Algérie

Les dernières enquêtes de l’organe officiel des statistiques, l’ONS, de novembre 2012 témoignent d’une accélération du processus inflationniste en Algérie risquant de s’amplifier en 2013 avec des incidences sur le pouvoir d’achat des Algériens ayant surtout un revenu fixe.

Karim Djoudi et son département ne semblent pas apprécier la situation dans toute sa dimension Karim Djoudi et son département ne semblent pas apprécier la situation dans toute sa dimension Sans un changement de cap de la politique économique, il y a risque de vives tensions sociales avec une spirale infernale, augmentation de salaires, inflation-augmentation à nouveau de salaires rendant nécessaire l’élévation du taux d’intérêt bancaire si l’on veut éviter la faillite du système financier, tout cela remettant en cause le cadre macro économique stabilisé artificiellement par la rente des hydrocarbures.

1.- Le constat : le retour accéléré de l’inflation

L’indice des prix à la consommation a atteint 9,9% à Alger au mois d’octobre 2012 par rapport au même mois de 2011, accentuant ainsi la hausse du rythme d’inflation. De janvier à octobre 2012, plusieurs produits alimentaires ont augmenté, essentiellement la pomme de terre (39,9%), la viande de mouton (30,2%), la volaille (17,2%), les légumes frais (13%), les poissons (10,3%) et les fruits frais (7,2%), données de l’APS reprises auprès de l’ONS. Concernant l’indice global de l’inflation, il doit être régulièrement réactualisé car le besoin est historiquement daté, les besoins évoluant. Le taux d’inflation officiel est biaisé, étant comprimé artificiellement par les subventions sinon il dépasserait les 13/14%. Un agrégat global comme le revenu national par tête d’habitant peut voiler d’importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente devrait lier le processus d’accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales. Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 20.000 dinars, (200 euros au cours officiel, environ 150 euros par mois au cours du marché parallèle) la dernière augmentation ayant lieu en septembre 2011, mais devant déflater par le taux d’inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d’achat. Aussi, une interrogation s’impose : comment est-ce qu’un Algérien, qui vit au SNMG, (200 euros par mois, soit 6,6 euros par jour alors que le kilo de viande est de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé et éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui ont atteint 1.200 milliards DA en 2011, prévues 1400 milliards de dollars en 2012 soit plus de 18% du budget général de l'Etat jouent temporairement comme tampon social.

2.- Inflation et la faiblesse de la production et de la productivité interne

Selon les institutions, le rapport du FMI 2011, le produit intérieur brut l'Algérie est de 158,97 milliards en 2010, 183,4 milliards de dollars en 2011 avec une prévision de 188,6 milliards de dollars en 2012. Or, il y a lieu de souligner la faiblesse de la production et de la productivité du fait que 97/98% des exportations sont le résultat des hydrocarbures à l’état brut et semi brut, les 2.3% hors hydrocarbures fluctuant depuis plus de 20 ans pour un montant dérisoire entre 900 millions de dollars et 1,5 milliard de dollars. Ces 2/3% sont constitués en majorité de produits semi finis, issus eux-mêmes des hydrocarbures et déchets ferreux et non ferreux. C’est que plus de 90% du tissu économique sont constitués de PMI/PME organisées sur des structures familiales, ne possédant pas de management stratégique, ne pouvant pas faire face à la concurrence internationale. Les importations couvrent 70/75% des besoins des ménages et des entreprises dont le taux d’intégration ne dépasse pas 10/15%. On peut démontrer facilement que le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 5/6% a été permis pour 80% via la dépense publique et qu’il ne reste pour les entreprises véritablement autonomes créatrices de richesses, pouvant évoluer dans un environnement concurrentiel mondial, moins de 20% du produit intérieur brut. Encore que le PIB peut cacher d’importantes disparités et l’indice du développement humain combinant 1/3 du taux de croissance, 1/3 le système éducatif et 1/3 le système de santé élaboré par le PNUD est beaucoup plus fiable. Lié à l’analyse précédente, nous avons évidemment la croissance démographique et le versement de salaires sans contreparties productives. La population était de 35,6 millions d’habitants au 1er janvier 2012 selon l’Office des statistiques à 37,1 millions d’habitants La population active devrait dépasse les dix millions et la demande d’emplois additionnelle varierait entre 300.000 à 400.000 personnes par an, nombre d’ailleurs sous estimé le calcul de l’ONS appliquant un taux largement inférieur pour les taux d’activité à la population féminine, représentant pourtant la moitié de la population active et dont la scolarisation est en forte hausse. Pourtant le taux de chômage officiel est estimé à 10% entre 2010/2012, mais incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques, les emplois dans la sphère informelle et les activités temporaires de moins de six mois, pour partie des emplois improductifs. Or, le taux d’emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Dans son rapport d’octobre 2011, le FMI note que l’Algérie doit faire plus pour diversifier son économie et sortir de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, notamment pour dynamiser l’emploi parmi les jeunes dont le taux de chômage dépasse pour certaines régions 25/30%.

3.- Non proportionnalité entre la dépense publique et les impacts, facteur de l’inflation

La vrai richesse ne peut apparaitre que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital, et là est toute la problématique du développement. La dépense publique est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars, mais faute de bilan on ne sait pas si l’intégralité de ce montant a été dépensé. Dans un Conseil des ministres le dernier trimestre 2011, le président de la République a affirmé qu’entre 2004/2013 plus de 500 milliards de dollars seront mobilisés. Pour un programme d’investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l’ordre de 286 milliards de dollars et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l’équivalent de 130 milliards de dollars (46%) et l’engagement de projets nouveaux pour un montant de près de 156 milliards de dollars. Qu’en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31 décembre 2004 à la fois faute de capacités d’absorption et d’une gestion défectueuses. Il n’y a pas de proportionnalité comme démontré précédemment en cette dépense publique et les impacts économiques expliquant largement le déficit budgétaire et le taux d’inflation actuel. Le jeu à la baisse du taux de change du dinar voile l’importance du déficit budgétaire, gonflant artificiellement la fiscalité pétrolière et donc l’inefficience de la dépense publique. Elle gonfle également artificiellement le fonds de régulation des recettes, une dévaluation de 20% donnant une valeur de 20% de plus en dinars algériens calculé par le trésor et la Banque d’Algérie dans leurs bilans annuels.

Avec une dévaluation de 20% cela abaisserait également d’autant le montant de la fiscalité pétrolière. Pour plus de transparence, je préconise que les lois de finances se fonde sur le cours réel du marché des hydrocarbures, que toutes les subventions soient budgétarisées par le parlement lors de l’élaboration de la loi des finances quitte à ce que l‘excédent soit versé dans un fonds pour les générations futures comme c’est le cas en Norvège. D’une manière générale selon un rapport pour la région MENA 2010, l’Algérie pour des pays similaires dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats, démontrant une mauvaise gestion pour ne pas dire une corruption socialisée. Et l’Etat algérien continue de dépenser sans compter en lançant des projets non fiables à terme économiquement souvent pour des raisons de prestige. Tant qu’il y a la rente. Mais l’Algérie peut-elle continuer de vivre de l’illusion de la rente sur la base d’un cours de 70 dollars pour le budget de fonctionnement et 40/50 dollars pour le budget d’équipement si le cours des hydrocarbures baisse au risque d’une hyperinflation ? Peut-elle continuer dans cette voie suicidaire des assainissement répétées des entreprises publiques de plus de 50 milliards de dollars entre 1971 et 2011, avec des recapitalisations répétées des banques publiques contrôlant 90% du crédit global, malades de leurs clients souvent non bancables, dont plus de 70% des entreprises publiques sont revenues à la case de départ, au risque sans relèvement des taux d’intérêt d’une faillite du système bancaire freinant l’investissement ? Cette masse monétaire sans contreparties productives alimente le processus inflationniste. 

4.- Inflation-dépréciation du dinar et dominance de la sphère informelle

Un des facteurs du processus inflationniste, est la distorsion entre le taux de change officiel et celui sur le marché parallèle. En effet, depuis plus d’une année existe une différence entre le cours du dinar sur le marché parallèle (entre 145/150 dinars un euro) et la cotation officielle (un euro pour 100 dinars contre le cours du dirham marocain 11,67 un euro, et la meilleure cotation du dinar tunisien 2,18 un euro) soit un écart de plus approchant 50%. Bon nombre de vendeurs s’aligne sur le marché parallèle pour écouler leurs marchandises. Le tarissement de l’épargne de notre émigration ou certains voyages ponctuels vers l’étranger, du fait de l’allocation devises limitées, souvent invoqués ne sont pas les seules explications. On peut établir un coefficient de corrélation entre la cotation du dinar et l’évolution du cours des hydrocarbures pour un taux d’environ 70%, 30% étant dues aux phénomènes spéculatifs et aux sections hors hydrocarbures bien que limitées et que sans hydrocarbures la cotation du dinar s’établirait à entre 300/400 dinars un euro selon l’offre et la demande, l’économie algérienne étant une économie totalement rentière. En effet, se pose le problème de la cotation du dinar qui n‘obéit pas toujours aux règles économiques. Ces mesures ponctuelles sans vision stratégique sont souvent édictées principalement pour freiner les importations suite à l’importante augmentation des salaires ont des répercussions négatives tant pour les opérateurs sur le pouvoir d’achat des citoyens. Au niveau du marché intérieur, le processus inflationniste est accélérée part la dominance de la sphère informelle produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait à la nature du système rentier ou existent des liens dialectiques entre cette sphère et la logique rentière avec des situations monopolistiques et oligopolistiques de rente avec des liens extérieurs, non intéressées par l’émergence d’entreprises productives, expliquant d’ailleurs la marginalisation du savoir et des compétences. Cette sphère informelle en Algérie contrôle 65/70% des segments de produits de première nécessité auxquels plus de 70% des ménages consacrent presque l’intégralité de leurs revenus (marché fruits et légumes, poisson, viande rouge et blanche, textile et cuir) et sans compter les factures de plus en plus élevées de l’eau et de l’électricité qui absorbent une fraction importante du revenu des ménages pauvres et moyens accroissant leur endettement.

Cette sphère contrôle environ 40% de la masse monétaire en circulation limitant la politique monétaire de la Banque centrale avec une importante intermédiation financière informelle mais avec des taux d’usure accroissant l’endettement des ménages qui s’adressent à cette sphère. L’importance de cette masse monétaire captée, favorise une concentration du revenu au niveau de cette sphère avec des tendances monopolistiques et souvent oligopolistiques (quelques offreurs pour une multitude de demandeurs) et alimente comme analysé précédemment, la demande au niveau du marché de la devise parallèle et l’évasion fiscale évaluée à environ 3 milliards de dollars par an. Le constat en Algérie est l’absence d’une véritable concurrence, avec une tendance à la substitution d’un monopole d’Etat un monopole privé spéculatif, faisant que les circuits entre le producteur et le consommateur (les grossistes informels) ont tendance à se rallonger, la marge commerciale pouvant représenter 2 à 3 fois le prix de production (surtout dans le domaine agricole), ce qui ne peut que décourager le producteur immédiat et fait que la politique d’encadrement des prix peut s’avérer d’une efficacité limitée dans la mesure où le contrôle des prix repose sur le détaillant qui ne fait que répercuter ces surcoûts de distribution. Cela n’est pas le produit du hasard mais le produit de la bureaucratie assistant à un dualisme de la société limitant l’Etat de droit. Car, lorsqu’un Etat veut imposer à une société des règles qui ne correspondent pas à l’état de la société, cette dernière enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner, les relations étant établies sur un registre de confiance entre les co-contractants.

En résumé, on ne peut analyse correctement le processus de l’inflation en occultant son essence à savoir la faiblesse de la sphère réelle et ses incidences sur le pouvoir d’achat des Algériens. Avec l’inquiétude vis-à-vis de l’avenir, l’absence de morale dans la gestion de la Cité due à la faiblesse de la gouvernance tant centrale que locale, avec ce retour accéléré de l’inflation, qui contribue à une concentration du revenu au profit d’une minorité rentière, la majorité des Algériens veulent tous et immédiatement leur part de rente, reflet du divorce Etat/citoyens quitte à conduire l’Algérie au suicide collectif. Le malaise social s’amplifie à travers toutes les régions et la majorité des catégories sociales ayant des incidences politiques le fort taux d’abstention aux élections. Le processus inflationniste que l’on comprime artificiellement par des subventions sans ciblage montre l’absence de régulation ne s’attaquant aux fondamentaux. Cela renvoie au manque de cohérence et de visibilité de la politique socio économique pour préparer l’après hydrocarbures, l’épuisement étant dans au maximum dans 16 ans pour le pétrole, dans 25 ans pour le gaz conventionnel, avec une population de 50 millions. Comme ces réserves de change estimées à 193 milliards de dollars au 1er octobre 2012, richesse virtuelle provenant des hydrocarbures dont la facilité est de les placer pour 86% à l’étranger y compris les DTS, les 5 milliards de dollars déposés au FMI en partie en bons de trésor américains et en obligations européennes, à des rendements presque négatifs pondéré par l’inflation mondiale, alors qu’il s’agit de les transformer en richesse réelle. Force est de constater que depuis 1986, l’Algérie est dans une interminable transition expliquant le peu d’efficacité tant de la régulation politique, sociale et économique. Avec le blocages réformes structurelles qui déplacent des segments pouvoir,ayant opté pour le statu quo, comme il fallait s'y attendre l'économie rentière, comme je l'ai souligné à partir d'enquêtes précises depuis de longues années (voir mes écrits entre 2007/2010- www.google.fr) ne peut que nourrir l'inflation. 

Professeur Abderrahmane Mebtoul, expert international

Égypte : la Constitution est en passe d'être votée

Le Caire a accéléré la rédaction controversée de la Constitution, qui doit être achevée mercredi et votée jeudi, alors que l'Égypte traverse sa pire crise depuis l'élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu'il s'est octroyés. Deux hautes instances judiciaires ont dénoncé ce décret présidentiel. Au lendemain d'une mobilisation populaire inédite contre Mohamed Morsi, opposants et forces antiémeute continuaient de s'affronter au Caire.

Le pays traverse sa pire crise depuis l'élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu'il s'est octroyés. Le pays traverse sa pire crise depuis l'élection du président islamiste Mohamed Morsi, en raison des pouvoirs exceptionnels qu'il s'est octroyés.

Mohamed Morsi accélère le calendrier pour prendre de vitesse ses opposants. "Nous apprenons. Nous apprenons à être libres. Nous n'avons jamais connu ça avant. Nous apprenons à débattre. À avoir des avis différents. À devenir une majorité ou une minorité", a affirmé de son côté Mohamed Morsi dans un entretien publié mercredi par l'hebdomadaire américain Time Magazine, en récusant l'accusation d'être un "nouveau Pharaon".

Référendum

Les Frères musulmans, dont est issu le président, et le parti islamiste Al-Nour ont, eux, appelé à une manifestation de "masse" samedi au Caire pour lui marquer leur soutien. Les Frères musulmans avaient annulé un précédent appel à manifester mardi, qui aurait coïncidé avec les manifestations des opposants à Mohamed Morsi. Celles-ci ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes place Tahrir au Caire, soit la plus forte mobilisation hostile au président depuis son élection en juin.

Mercredi, la Cour de cassation a annoncé la suspension de ses travaux jusqu'à l'annulation du décret controversé, et la Haute Cour constitutionnelle a jugé injustifiées les accusations de partialité de Mohamed Morsi contre elle. Le 22 novembre, celui-ci a placé par décret ses décisions à l'abri de tout recours en justice et décidé qu'aucune instance judiciaire ne pouvait dissoudre la commission constituante, une instance cible de nombreuses critiques de la part des libéraux et laïques qui l'accusent d'être dominée par les islamistes.

Or, la composition de cette commission fait actuellement l'objet d'un recours devant la Haute Cour constitutionnelle, qui a décidé mercredi de se prononcer bien que le décret présidentiel lui en ait ôté le pouvoir. Le dirigeant de la commission, Ahmed Darrag, a annoncé mercredi que la version finale du projet de texte devait être achevée ce jour. Selon l'agence Mena, le texte doit être soumis au vote de la commission jeudi matin avant un référendum.

"Pas le bon moment"

"Ce n'est pas un bon moment pour précipiter la Constitution, car l'heure est à une extrême division", a réagi Heba Morayef, directrice de l'ONG Human Rights Watch en Égypte, se disant "très inquiète" de certaines dispositions du projet. Le décret renforçant les pouvoirs du président a plongé l'Égypte dans sa pire crise depuis l'arrivée au pouvoir du premier chef d'État islamiste dans le pays le plus peuplé du monde arabe. Pour ses partisans, ses pouvoirs exceptionnels lui permettront d'engager des réformes indispensables pour la marche vers la démocratie et cesseront avec l'adoption de la nouvelle Constitution. Mais ses détracteurs l'accusent de se comporter en "nouveau pharaon" et de "voler la révolution".

Au Caire, des centaines de manifestants ont passé la nuit place Tahrir où des heurts ont eu lieu dans les rues environnantes avant de s'y propager le matin. Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, et des gaz ont atteint les tentes où des protestataires campent depuis le 23 novembre, selon un photographe de l'AFP. Depuis le début des troubles, trois personnes ont été tuées dans des heurts entre policiers et manifestants ou entre protestataires des deux camps rivaux, selon des sources médicales. Des dizaines d'autres ont été blessées, dont 100 mardi, selon le ministère de la Santé. Dans le delta du Nil, dans le nord du pays, 132 l'ont été mardi à Mahalla et 27 à Port-Saïd, selon des sources médicales.

Alors que l'Égypte a besoin d'aide pour relancer son économie, le Fonds monétaire international a averti qu'un "changement majeur" dans sa politique économique risquerait de remettre en cause le préaccord sur le plan d'aide de 4,8 milliards de dollars. Le département d'État américain a appelé à la fin de "l'impasse constitutionnelle" tout en minimisant les risques de voir Mohamed Morsi se transformer en autocrate. Mais dans un tweet de son compte officiel, l'ambassade au Caire a souligné que "le peuple égyptien a clairement indiqué lors de la révolution du 25 janvier qu'il en avait assez de la dictature".

Avec AFP

EDF doit-il rembourser 250 euros à chaque foyer français ?

Sur le même sujet» La facture d'électricité devrait encore s'alourdir au 1er janvier» EDF intéressé par les gazoducs de Total» Electricité: vos factures de 2009 et 2010 vont changer 

Le trop perçu sur les factures d'électricité va faire l'objet d'un remboursement, indique jeudi 29 novembre au Parisien-Aujourd'hui en France ERDF, la filiale d'EDF chargée d'acheminer le courant vers les particuliers, au lendemain de l'annonce de l'annulation d'une disposition sur les prix de l'électricité.

Le tarif d'acheminement de l'électricité (ou "Turpe") applicable de 2009 à 2013, qui constitue une des principales composantes des prix de l'électricité, a été annulé par le Conseil d'Etat. C'est la Commission de régulation de l'énergie (CRE), chargée de l'élaboration de ce tarif, qui l'a annoncé mercredi.

Le trop perçu s'élèverait à 8,8 milliards d'euros depuis juin 2009, selon les informations du Parisien. Soit, en moyenne, 250 euros pour chacun des 35 millions de foyer français. L'information faisait perdre plus de 3% dans la matinée au titre EDF à la bourse de Paris. A titre de comparaison, le résultat opérationnel d'EDF en 2011 s'est élevé à 8,3 milliards d'euros.

La CRE et ERDF ne confirment pas

"Nous devons attendre les nouveaux calculs de la CRE pour étudier les modalités de remboursement", a réagi Michèle Bellon, présidente d'ERDF, citée par le quotidien.

Une déclaration qu'elle a ensuite démentie auprès de l'AFP. Michèle Bellon "dément formellement la citation qui lui a été attribuée dans le journal Le Parisien. Elle n'a pas connaissance d'une éventualité de remboursement."

"Il appartiendra aux pouvoirs publics de définir les modalités d'application de l'arrêt du Conseil d'Etat sur le Turpe 3", a également assuré ERDF. De son côté, la CRE s'est refusée à confirmer le chiffre de 8,8 milliards d'euros. 

Le "Turpe" pèse 46% de la facture d'électricité

Le Conseil d'Etat a répondu favorablement à une demande du Sipperec, un syndicat intercommunal d'Ile-de-France, qui l'avait saisi pour faire annuler ce tarif d'acheminement fin 2009. Cette charge (intégrée directement depuis 2009 dans les tarifs réglementés de l'électricité) finance les dépenses liées aux réseaux électriques. Elle pèse à elle seule environ 46% de la facture d'électricité pour les clients particuliers.

Le Sipperec, qui a déjà attaqué avec succès les tarifs réglementés de l'électricité de 2009/2010 et a demandé l'abrogation des tarifs ultérieurs, estimait que ce tarif d'acheminement avait été fixé dans des conditions non transparentes par l'ancien gouvernement Fillon.

(Avec AFP)

Tuesday, December 11, 2012

Le mölkky, ce drôle de sport dont la France est championne du monde

Oubliez la pétanque et mettez-vous au mölkky. Ce sport pas encore très connu est un drôle de jeu de quilles né en 1996 à Lathi, dans le sud de la Finlande.

Les règles sont simples :

faire tomber des quilles numérotées de 1 à 12, disposées au départ les unes contre les autres, à l’aide d’un rondin appelé « mölkky » (prononcez « meulku ») ; lorsqu’une seule quille est renversée, le nombre de points marqués correspond au numéro de la quille ; quand plusieurs d’entre elles chutent, le joueur engrange autant de points que le nombre de quilles tombées ; au fur et à mesure de la partie, les quilles sont redressées à l’endroit où elles se trouvent avant de passer au joueur suivant ; pour gagner, il faut atteindre précisément 50 points. Ni plus, ni moins. Si un joueur dépasse ce score, il repasse à 25.

Surtout connue pour ses milliers de lacs et son climat polaire, la Finlande a aussi une passion pour les activités loufoques et son sens du jeu. Jaakko Lenni-Taattola, 31 ans, s’est mis au mölkky en 2003 dans sa ville de Tampere, au nord d’Helsinki :

« Ici, nous avons beaucoup d’humour. L’une des qualités que j’apprécie le plus chez les Finlandais est de savoir ne pas se prendre la tête. »

Dans son pays, le jeu « est avant tout un passe-temps rigolo, facile à fabriquer et à jouer, que l’on retrouve souvent dans les maisons d’été (“mökki”) au bord des lacs ».

Le terme « mölkky » vient de la combinaison de « mökki » et de « pölkky », qui désigne un morceau de bois.

« On y joue entre amis en buvant des bières pour s’amuser et profiter de la nature. »

D’ailleurs, dans le jargon, un « mölkvisti » est quelqu’un qui joue trop sérieusement. Encore un néologisme, dérivé de « mulkvisti », qui signifie « connard » en finnois…

Marque déposée par Tuoterengas, une entreprise d’insertion professionnelle et d’accompagnement social, le jeu est uniquement fabriqué en Finlande.

« On est loin de la société avide de conquérir le monde », sourit Michaël Hezard, 37 ans et président du Bâton Mouche, l’association de mölkky de Paris.

Michaël Hezard dans la cour du Palais Royal à Paris début novembre 2012 (Mathieu Perrichet/Rue89)

La France est la deuxième patrie du mölkky.

Débarqué au début des années 2000, le jeu reste confidentiel jusqu’à la création de la première association, en 2006 à Nantes, sous la houlette de Christohe Saiget, 38 ans :

« J’ai découvert le mölkky en 2004 grâce aux jeunes d’une maison de quartier vendéenne, partis en Finlande participer à un chantier. Le jeu m’a tout de suite plu et j’y ai vu un vrai potentiel.

L’idée de monter une association m’est alors vite parue évidente afin de le développer. »

Même processus chez Michaël Hezard, qui, à force de « voir des gens venir nous questionner », a fini par monter une association pour donner « un petit côté officiel » à leur jeu de copains.

Aujourd’hui, la France en compte une vingtaine. Pourquoi un tel engouement ? Fabian Schöman,vice-président de l’association de Caen et nouvel adhérent de la Mölkky Association à Rennes, a son idée :

« Ludique, simple, accessible, amusant, intergénérationnel. »

Christophe Saiget sur les pavés nantais début novembre 2012 (Mathieu Perrichet/Rue89)

Il raconte être devenu accro après qu’un ami, parti quelques jours en Finlande, lui a fait découvrir le mölkky en août 2003.

« Je pense que si ce jeu plaît autant aux Français, c’est essentiellement dû à sa proximité avec la pétanque : mêmes gestes, même adresse. Et de nombreux terrains sont à disposition. En même temps, on peut y jouer sur presque toutes les surfaces. »

Michaël Hezard estime quant à lui qu’il « suffit que des associations se créent et soient actives pour que le mölkky se développe n’importe où », prenant pour exemple la Belgique et l’Allemagne où le jeu est aussi en plein essor.

En France, « on dénombre environ 800 joueurs assidus rattachés à des associations. Mais, selon des chiffres officieux, il y aurait aux alentours de 70 000 joueurs », estime Fabian Schöman.

Avec un tiers de femmes environ et un cœur de cible entre 25 et 45 ans mais des joueurs allant de 7 à 97 ans.

Le mölkky est de plus en plus accessible : jusqu’en 2010, « il fallait passer par le fabricant ou s’en fabriquer soi-même », explique Christophe Saiget. Mais les grandes enseignes de sport et de jeux le commerciallisent maintenant autour de 35 euros. Selon les chiffres de Tuoterengas, il se vend entre 20 et 30 000 jeux en France chaque année.

Florent, étudiant en ressources humaines, l’a découvert en 2010. Deux ans après, il s’en est acheté un et organise des parties presque tous les week-end.

« C’est marrant car à chaque fois qu’on joue, quel que soit l’endroit, les gens sont curieux, veulent savoir ce que c’est. »

Michaël Hezard a organisé le premier championnat de France de mölkky en 2009. Trois ans plus tard, à Bordeaux, la compétition comptait environ 500 participants.

Mais le grand barnum annuel a lieu mi-août à Lahti, chaque année. C’est là-bas, sur ses terres d’origine, que les championnats du monde sont organisés.

La France, qui y participe depuis quatre ans, s’est ainsi frottée l’été dernier à huit autres nations. Et elle a ravi à la Finlande la couronne qu’elle détenait depuis quatorze ans.

Début 2013, une Fédération française de mölkky doit voir le jour. Fabien Schöman :

« Pour établir de véritables bases, et obtenir un titre officiel et une reconnaissance vis-à-vis de la fédération internationale. »

Néanmoins, pas question « de poser des limites et des contraintes. Le mölkky doit rester un jeu », tempère Michaël Hezard.

Tunisie : qui était Mohamed Bakhti ?

Mohamed Bakhti lors des incidents à l’université de la Manouba, le 7 mars 2012 (Thierry Brésillon)

Mohamed Bakhti, mort à 28 ans le 17 novembre au terme d’une grève de la faim, était une personnalité intrigante. Apparu sur la scène publique il y a un an comme porte-parole des salafistes mobilisés pour que les étudiantes en niqab soient admises dans les cours à l’Université de la Manouba, il était détenu depuis le 15 septembre, suite à l’assaut de l’ambassade américaine.

Avant d’être inscrit comme étudiant en histoire à l’université de la Manouba, ce jeune homme aux yeux trop clairs toujours protégés derrière des verres fumés, mal-voyant, la barbe blonde et peu fournie, avait été emprisonné depuis 2007 en raison de ses liens avec un groupe impliqué dans l’affaire dite de Soliman.

Après un accrochage, le 23 décembre 2006, entre les occupants d’une voiture et la garde nationale, une trentaine de jeunes avaient été arrêtés à Soliman, un peu au sud de Tunis, en janvier 2007. Leur leader avait combattu un temps avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, ex-GIA algérien et futur Aqmi), et ils étaient suspectés de préparer des attentats. Echappés de la prison de Sousse le 15 janvier 2011, dans le chaos des jours suivants le départ de Ben Ali, ils ont été amnistiés début mars 2011.

Déjà avocat du groupe de salafistes, Me Ghadhoun assure que Mohamed Bakhti ne participait pas à leurs activités. Selon le père, Mohamed Houcine Bakhti :

« Le groupe de Soliman se battait avant tout contre le régime injuste de Ben Ali. Mais personne n’accusait mon fils. Il avait une tendance religieuse salafiste et les gens du groupe étaient ses amis depuis le lycée. C’est pour cela qu’on l’a arrêté. »

La famille, en effet, a vécu de 1973 à 2008 à Soliman, où le père, aujourd’hui âgé de 64 ans, travaillait comme comptable à la direction régionale de l’agriculture. Ce faubourg éloigné de la capitale, plus tout à fait rural mais peu intégré dans le tissu urbain, est connu pour être depuis longtemps un fief salafiste.

Jrado, village berbère d’où la famille Bakhti est originaire (Thierry Brésillon)

Aujourd’hui, la famille est revenue à Jradou, dans les environs de Zaghouan, un vieux village berbère perché sur une hauteur, dont les Bakhti sont une des familles fondatrices.

Le centre du village de Jrado (Thierry Brésillon)

Une femme installée dans son échoppe pour fabriquer des galettes confient volontiers ses impressions :

« Il est si jeune, c’est scandaleux. Nous sommes très en colère contre Ennahdha, contre le gouvernement, contre la République. Tout ! »

La maison des Bakhti a pignon sur rue au centre du village. L’hospitalité y est étonnamment chaleureuse dans ces circonstances. Le même regard bleu clair que Mohamed Bakhti, son père insiste d’abord pour dresser le portrait d’un jeune homme avant tout religieux et pacifique  :

«  Il était presque aveugle, il n’était pas très fort. Ce n’était pas quelqu’un de dangereux.  »

Mohamed Houcine Bakhti, le père de Mohamed Bakhti (Thierry Brésillon)

Son oncle, Béchir, 82 ans, ancien inspecteur de l’Education nationale et diplômé de l’université islamique de la Zitouna en 1945, droit et vif comme un instituteur de la vieille école, est représentatif de l’islam traditionnel tunisien :

« L’islam est une religion souple, qui va toujours au plus facile pour ne pas compliquer l’existence des gens. Elle doit s’adapter à chaque époque. »

Il se souvient :

«  Mohamed assistait chaque semaine à notre groupe de réflexion sur le Coran. Il se définissait comme salafiste, mais il nous parlait surtout des qualités morales du musulman. Il faisait aussi partie des organisateurs de la visite des prédicateurs étrangers qui viennent en Tunisie. Mais c’est avec l’affaire de la Manouba que nous avons compris qui il était vraiment  : c’était un émir  ! ».

Mars 2011 : Bakhti avait fait remettre le drapeau tunisien arraché par un militant salafiste à l’université de la Manouba (Thierry Brésillon)

Une confrontation de plusieurs mois, de novembre 2011 à avril 2012, a opposé la direction de l’université des sciences humaines à un groupe de salafistes.

Dans la polémique qui l’opposait à la direction, Bakhti défendait le droit des étudiants de pratiquer la religion sur le campus et vitupérait contre « la gauche » qui avait tourné le dos à la religion.

Le 7 mars, lorsque Yassine Brigui avait retiré le drapeau tunisien devant l’entrée de l’université pour le remplacer par un drapeau islamique, c’est Mohamed Bakhti qui a eu le sens politique de faire remettre le drapeau national.

Le 14 septembre, le jour de l’assaut de l’ambassade américaine, assure son père, Mohamed Houcine Bakhti,

«  il a suivi les consignes du ministre des Affaires religieuses qui appelait dans son prêche à une manifestation pacifique pour protester. Il a assisté aux événements, mais avec son handicap visuel, il ne pouvait pas participer aux violences.  »

Exclu par le conseil de discipline de l’université, il s’était inscrit depuis à l’université de la Zitouna où il attendait de reprendre les cours.

Parmi les 5 000 personnes venues assister à l’enterrement, il y avait près de 3 000 salafistes. Une affluence qui inspire à Béchir Bakhti, l’ancien imam zitounien, des sentiments mitigés :

« Certains parmi eux avaient l’air agressif. C’est vrai qu’ils sont un peu inquiétants. Depuis la révolution, nous vivons une autre mentalité. Des gens de l’extérieur croient que les Tunisiens ont besoin qu’ont viennent leur expliquer leur religion. Mais c’est une liberté. »

Mohamed Bakhti repose désormais dans le vieux cimetière de Jradou, sous un tas de pierres, comme au temps du Prophète.

A quelques mètres, les tombes de ses grands-parents paternels : celle de son grand-père et celles de ses deux épouses. L’une est couverte de l’habituelle stèle en ciment, l’autre, uniquement de pierres. Béchir, l’oncle, est le fils de la première. Mohamed Houcine, le père, celui de la seconde. Est-ce un indice pour comprendre la trajectoire d’un jeune homme façonné par les hybridations culturelles d’une société ballotée entre des projets contradictoires ?

Le père de Mohamed Bakhti, toute émotion et toute colère contenue, prie sereinement sur la tombe de fils, pour lui, cela ne fait aucun doute, mort pour défendre sa religion, Mohamed jouit désormais des grâces du martyr.

Pour la mère recluse dans son chagrin, tout le battage médiatique que suscite l’affaire arrive trop tard pour sauver son fils.

Son père (à droite) et deux de ses oncles prient sur la tombe de Mohamed Bakhti (Thierry Brésillon)

Un Chinois de plus dans le vignoble bordelais

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Un industriel chinois a acquis fin novembre le château de Bellefont-Belcier dans le vignoble bordelais, le premier grand cru classé de Saint-Emilion acheté par un investisseur de ce pays, a-t-on appris jeudi 29 novembre auprès de l'intermédiaire de la vente. La transaction, qui est "finalisée" selon le cabinet Franck Lagorce Conseil, est intervenue la semaine dernière pour un montant qui n'a pas été communiqué. L'acquéreur est un industriel chinois de 45 ans, présenté comme "Monsieur Wang", présent dans le fer.

La transaction, révélée par le site du magazine Terre de Vins du Groupe Sud Ouest, porte sur un domaine d'une vingtaine d'hectares, "entouré de joyaux" de l'appellation Saint-Emilion. Les "clefs symboliques" ont été remises au propriétaire.

La Chine, première importatrice vins de bordeaux

L'acquisition est la plus prestigieuse réalisée ces dernières années dans le Bordelais par un investisseur chinois. Les Chinois y ont acquis une trentaine de châteaux depuis cinq ans, mais les analystes du secteur et spécialistes de l'immobilier viticole préviennent que la vague d'achats va progressivement porter sur des châteaux de plus en plus prestigieux, même si la profession refuse de parler d'une "ruée".

En août dernier, c'est un nom prestigieux de Bourgogne, Gevrey-Chambertin qui avait été acquis par un investisseur chinois, pour une somme avoisinant les 8 millions d'euros.

La Chine est devenue depuis l'an dernier la première destination à l'exportation des vins de bordeaux.

(Avec AFP)

NKM en guerre contre les « scènes de décapitation échangées dans les cours de récréation »

Nathalie Kosciusko-Morizet, à la fête de l’UMP Haute-Savoie, le 15 septembre 2012 (FAYOLLE PASCAL/SIPA)

Certains députés de droite, encouragés par Nathalie Kosciusko-Morizet, n’ont vraiment pas envie de lâcher l’affaire sur les sites internet « qui provoquent au terrorisme ».

Ils sont 64 à avoir déposé à cette fin un amendement au projet de loi antiterroriste débattu à l’Assemblée nationale ce mardi après son adoption par le Sénat.

L’amendement vise à punir la consultation de sites faisant l’apologie du terrorisme « lorsqu’ils comportent des images montrant [...] des atteintes volontaires à la vie ».

Tarif : deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Seraient exemptés de poursuites les enquêteurs de police, chercheurs et journalistes.

L’idée de renforcer la législation antiterroriste date du gouvernement précédent, au lendemain de l’affaire Merah. Manuel Valls a poursuivi l’œuvre de son prédécesseur, afin de :

pénaliser les Français qui se rendraient à l’étranger pour se former au jihad ; pérenniser la surveillance administrative des données de connexion (Internet, géolocalisation, factures détaillées de téléphone), à but préventif.

Le « volet Internet » du projet de loi initial, qui prévoyait la possibilité de poursuivre ceux qui consulteraient régulièrement des sites faisant l’apologie du terrorisme a été abandonné par le gouvernement socialiste.

Les parlementaires de droite favorables à la création de ce nouveau délit tentent de l’imposer malgré tout. Même si les sénateurs UMP avaient échoué lors du vote du projet de loi, leurs homologues de l’Assemblée nationale insistent.

Nathalie Kosciusko-Morizet, fer de lance de cette disposition, avait annoncé dans Le Monde sa volonté de déposer un amendement. Elle l’a fait, mais son initiative a été rejetée en commission.

Le débat n’est pourtant pas clos, comme le montre le dépôt de ce nouvel amendement, qui resserre la question sur les contenus vidéo.

Lors de la discussion en commission des Lois, Nathalie Kosciusko-Morizet avait usé d’un exemple inattendu, celui d’une « de [ses] employées de mairie [NKM est maire de Longjumeau (Esssonne), ndlr] », « mariée pendant vingt ans à un homme qui s’est engagé dans un processus de radicalisation » :

« Elle a quatre fils, parmi lesquels les deux aînés, engagés dans le même processus, sont manifestement surveillés ; quant au troisième, il a 15 ans et subit l’influence de ses frères, qui vivent avec le père et lui donnent des adresses de sites internet montrant des scènes de décapitation, par des hommes munis de grands sabres noirs, sur fond de musique obsessionnelle.

Il consulte donc ces sites de manière habituelle et répétée. On peut toujours dire qu’il est mieux de le surveiller en attendant qu’il en fasse plus, mais le fait est qu’il est aujourd’hui en danger, et que l’on ne peut rien faire.

Vos arguments s’appliquent surtout à des jeunes d’une vingtaine d’années engagés dans un processus de radicalisation ; mais ces vidéos de décapitation s’échangent dans les cours de collège. »

C’est donc par le terrible exemple du fils de son employée de mairie que Nathalie Kosciusko-Morizet en est arrivée à cette conclusion : « Ces vidéos de décapitation s’échangent dans les cours de collège. »

Souvent ? NKM connaît-elle d’autres cas d’adolescents visionnant allégrement des têtes coupées au grand sabre noir ? A-t-elle des statistiques sur ce phénomène ? Non. Et les éventuels ados concernés se transforment-ils en jihadistes ?

En quelques semaines, on est passés des grands principes sur les sites faisant l’apologie du terrorisme à l’exemple médiocre d’un gamin qui montrerait une vidéo à un autre sur son portable.

Marie-Françoise Bechtel, rapporteuse du projet de loi, proposait alors à la député de l’Essonne de « plutôt poursuivre ceux qui mettent les vidéos en ligne ». Mais, lui opposait NKM, « les sites étant basés à l’étranger, il est difficile d’obtenir leur fermeture ou même leur blocage ». Elle insistait :

« Quoi qu’il en soit, la consultation habituelle de scènes de décapitation n’est pas un comportement normal : trouvons un moyen pour l’écrire dans la loi ! [...] Ces vidéos ignobles, je le répète, sont téléchargées en toute impunité et échangées dans les cours de récréation. [...]

La notion clé, pour éviter une annulation par le Conseil constitutionnel, est celle de proportionnalité entre les atteintes aux droits et libertés et les objectifs poursuivis. »

De guerre lasse, Manuel Valls se disait alors « personnellement disposé à envisager toute solution juridiquement acceptable, telle qu’une mesure provisoire faisant l’objet d’une évaluation, d’ici à l’examen en séance ».

Au-delà de l’opportunité de légiférer sur les vidéos de décapitation, plusieurs points restent encore en suspens :

Quel est le seuil de « consultation habituelle » de telles vidéos qui déclenchera les poursuites ? Comment bien cerner qui sera autorisé à les regarder ? Une liste noire de sites « faisant l’apologie du terrorisme » et pouvant être bloqués par voie administrative verra-t-elle quand même le jour, comme le proposent des députés dans un autre amendement ?