Sunday, December 9, 2012

"La main de l’étranger" comme alibi au despotisme

"La main de l’étranger" est au cœur du système despotique. Il appartient au peuple de la chasser, pour restituer son État et sa souveraineté.

Hanoune, soutien patenté de Bouteflika, use souvent de Hanoune, soutien patenté de Bouteflika, use souvent de "la main de l'étranger" pour épargner le président.

L’année 2013 sera déterminante pour l’avenir immédiat de l’Algérie. Parce que au cours de cette année se prépare une révision de la Constitution et des élections présidentielles qui interviennent à un moment où le pouvoir ne cesse de clamer triomphalement d’avoir réussi la transition vers le processus démocratique, et la stabilisation de la société et de l’État. 

Une stabilisation, certes, de la société à coups de répression violente de la contestation populaire et l’atténuation des tensions sociales par une réévaluation de la redistribution de la rente. Une stabilisation de l’État, également, à coups de répression et de marginalisation de toute opposition politique, ne lui laissant d’autres choix que de meubler la façade démocratique, instituée comme expression d’une pensée unique au profit d’un système despotique tapis à l’ombre, qui caractérise la vraie nature du système de pouvoir, où s’effacer du champ politique. 

La classe politique ayant choisi la voie du compromis, en entérinant cet état de fait, s’en ai accommodée en contre partie d’un partage conséquent de la rente. Son accommodation à l’autoritarisme et à l’hégémonie du pouvoir au détriment de sa dépossession de toute prérogative politique sera articulée sournoisement autour d’une rhétorique consensuelle prétextant la sauvegarde de la souveraineté nationale, qui serait supposée être menacée par des convoitises impérialistes. 

C’est donc, l’alibi de "la main de l’étranger", une rhétorique qui puise ses origines à la naissance de la politique, qui fonde la légitimation de l’action du pouvoir despotique, sur le mode de la coercition, pour la stabilisation de la société et de l’État, et la compromission pour la classe politique, pour se voir attribuer une part de la rente. 

Le chantage politique par l’alibi de "la main de l’étranger" dissimule en réalité les vraies intentions du pouvoir à maintenir le statu quo et celles de l’opposition politique de s’y accommoder pour des raisons évidentes, afin de priver le peuple de ses droits et de sa souveraineté. Car, c’est ce même étranger qui est le meilleur allié dans le système de gestion de la rente par la corruption internationale, qui prive le peuple de son droit et de sa souveraineté, en soutenant aveuglement le système de pouvoir despotique qui règle la domination politique par la coercition et le chantage. 

C’est au cœur du système de pouvoir despotique, et son affidée la classe politique, qu’il conviendrait donc de situer "la main de l’étranger". Étranger aux intérêts du peuple et de la nation tout entière, à sa souveraineté et aux droits et à la dignité de ses citoyens.

C’est dans ce contexte dangereux pour l’avenir de la nation que se dessine le cadre politique du renouvellement de la loi fondamentale et du personnel politique de l’État. Il appartient donc au peuple de chasser "la main de l’étranger" qui est nichée comme un cheval de Troie au cœur du système de pouvoir despotique, qui prend en otage les destinées de la nation, pour restituer son État et sa souveraineté. Cela prendra le temps qu’il faut, il suffit pour cela de ne pas céder au chantage et à la compromission et de durcir la radicalisation dans la rupture avec la résignation et la fatalité. 

Youcef  Benzatat